A Nikkô avec Clo
Clothilde et moi avions décidé de mettre à profit le peu de vacances qu’il nous restait avant la rentrée pour aller visiter Nikkô. « C’est où ce bled ? » me demanderez-vous, ce à quoi je vous répondrai que Nikkô est une petite ville située à deux heures de train au Nord de Tôkyô, très connue pour son sanctuaire de style chinois accueillant la dépouille de Tokugawa Ieyasu, Shôgun (c’est-à-dire « général en chef ») ayant régné sur le Japon de l’an 1600 à l’an 1616.
Ayant obtenu vendredi dernier la bénédiction du service des relations internationales de Kyoritsu pour découcher l’espace d’une nuit, Clothilde et moi avons le jour suivant entrepris de réserver des billets de train pour Nikkô. Et il faut croire que nous avons bien fait de nous y prendre à l’avance, puisque certains trains étaient complets… Enfin, hier, nous avons pris le train de 10h30 pour Nikkô. Il ne faisait pas très beau, et le paysage le long du trajet n’était pas non plus franchement intéressant… Finalement, nous sommes arrivées à destination, et sommes montées dans un bus pour aller voir le lac Chûzenji. Officiellement à 45 minutes en bus de Nikkô, cela nous a pris une demi-heure pour sortir de la rue principale (alors qu’il n’y avait pas d’embouteillage, et que Nikkô c’est pas Los Angeles… Bref, on n’a pas compris), et environ une heure de plus pour arriver au lac ! On a pas mal roulé dans la montagne, qui doit être particulièrement belle quand il fait beau et que les feuilles rougissent en automne… Le lac aussi doit être très beau dans ces conditions, mais bon là quand on y était il y avait plein de brume… Donc c’était plutôt joli mais juste un lac normal, quoi ! Juste à côté, il y avait l’une des plus hautes chutes du Japon paraît-il, Kegon no Taki. Pareil, joli mais un peu embrumé… Clothilde et moi avons ensuite marché autour du lac, visité deux temples, puis sommes montées juste à temps pour ne pas attendre une heure de plus dans le bus pour Nikkô. Puis direction l’auberge que nous avions réservée, où nous attendait une grande chambre à la japonaise !
Le lendemain (c'est-à-dire aujourd'hui), nous sommes allées voir le sanctuaire, immense, et vraiment beau. Là encore, dommage qu’on n’ait pas eu un peu de soleil… Vers 13h, nous sommes rentrées dans un restaurant avec la ferme intention de manger du yuba (sorte de tôfu que nous avaient recommandé les dames du Bureau des Relations Internationales de Kyoritsu). Quelle ne fut pas notre surprise de voir accroché au mur…un autographe de Jacques Chirac (« Merci ! J. Chirac ») , avec sa photo en compagnie de toute l’équipe du restaurant en prime ! Hé hé, il faut croire que nous ne descendons pas n’importe où… Nous sommes ensuite rentrées vers la station car notre train repartait à 15h23, non sans acheter au préalable les fameux souvenirs que tout bon Japonais se doit de ramener aux personnes de son entourage qui sont au courant de son voyage... Dans mon cas, cela concerne les dames du Bureau des Relations Internationales, et mes collègues suisses, béninoise et française.
Pour résumer j’ai bien aimé ce petit voyage avant la rentrée (qui est demain… aaaaaaah), dommage seulement que nous n’ayons pas eu beau temps (surtout pour une ville dont le nom signifie littéralement « lumière du soleil », « lumière du jour »… Tu parles !)… Et que nous n’ayons vu ni singes, ni ours ! Apparemment, il y en avait dans le coin, mais tout ce qu’on a réussi à voir c’est une grenouille… Pas très exotique, mais qui sait c’est peut-être bon signe vu que plus tôt dans la journée j’avais pioché un おみくじ(« o-mikoudji » = petit papier que l’on pioche dans les temples, où est écrit des prédictions) dans lequel se trouvait un porte-bonheur かえる« kaeru » (« grenouille », mais aussi le verbe « revenir, rentrer » en Japonais), sensé me permettre de « rentrer indemne chez moi », de « rendre les choses à leur état initial », de « changer les mauvaises choses en bonnes », et de « faire revenir l’argent dépensé » (intéressant, ça !) !