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Non, je n'oublie pas le blog
C'est juste qu'en ce moment je suis un peu débordée, entre les dossiers à rendre et les révisions pour les examens.
Dimanche dernier, nous (les francophones de la fac) sommes allées voir du sumô, Kyôritsu nous ayant grâcieusement offert des tickets pour le dernier jour du tournoi de janvier. J'ai voulu prendre des photos, mais vu la distance (on était à l'avant dernier rang, tout en haut...) elles sont floues pour la plupart... Sans compter sur le fait que le Monsieur devant moi avait le chic pour se mettre pile dans l'objectif... Enfin bref, mes photos du sumô, donc, du moins celles qui sont présentables :
La salle du Ryôgoku Kokugi-kan : "bâtiment du sport national de ryôgoku". Là c'était en début d'après-midi, donc il y avait encore plein de places de libres
Aujourd'hui j'ai eu mon exam d'histoire sur les toilettes/les bains/le sumô alors c'est décidé, je vais en profiter pour étaler ma science, que ça ait au moins servi à quelque chose. J'ai été très étonnée d'apprendre que mon prof (qui est aussi mon prof référent, même si c'est pas évident) était un fan de sumô dans sa jeunesse ! lol apparemment il en faisait à l'école, mais de nos jours de moins en moins de gamins ont envie d'en faire à l'école parce qu'en string t'as lair c... Pour ceux qui se posent la question d'ailleurs, le sumô se pratique presque nu pour bien montrer à l'adversaire que l'on n'est pas armé et que l'on va se battre à la seule force de ses mains. Bref, en fait selon mon prof le sumô n'est absolument pas un sport propre au peuple Japonais seul, puisqu'il y avait des sports tout à faits semblables en Mésopotamie et en Egypte il y a de cela 5000 ans, et que même en France au XIII° siècle il y avait un truc du même genre (je vous montrerais bien une photo de mon cours pour illustrer mes propos, mais désolée, j'ai trop la flemme ! XD). Donc appeler ça le "sport national japonais" c'est un peu arbitraire vu que 1) ce n'est pas un sport particulier au Japon 2) il y a bien d'autres arts martiaux qui auraient pu prétendre à ce titre, mais en 1909 le jour de l'inauguration du centre de sumô de Ryôgoku un écrivain pas connu a fait un discours proclamant que le sumô était le sport national nippon, la fédération de sumô a trouvé que ça sonnait bien et a donc changé le nom du centre de Ryôgoku en conséquence.
Des balayeurs en train de balayer... le dohyô, c'est à dire "l'arène" où se déroule les combats de sumô
Le dohyô est fait à partir d'un sable particulier... mais en quoi il est si différent, ça, je ne sais plus ! Toujours est-il qu'ils se cassent la tête à faire une arène digne de ce nom. Les règles du sumô sont assez simples : celui qui tombe le premier sur le dohyô ou qui en sort a perdu.
Deux sumô avant le combat. Au centre, en vert, l'arbitre (qui a intérêt à se pousser vite fait parfois s'il ne veut pas se faire écraser !!!)
Si mes souvenirs sont bons, celui de droite ici est un occidental... Ce qui n'est en fait pas si rare : il y a un certain nombre d'étrangers de toutes nationalités (surtout des mongols, mais aussi des russes/estoniens/bulgare/géorgiens ; et autrefois pas mal de Hawaiiens) qui font du sumô à haut niveau. D'ailleurs, les deux grands champions (c'est-à-dire ceux qui ont le titre de Yokozouna) actuellement sont mongols. Apparemment il y en a que ça fait râler parce que ça le fait pas pour un sport prétendumment japonais, et la fédération est même accusée de mettre des bâtons dans les roues aux étrangers, mais en même temps les Japonais n'ont qu'à devenir plus forts que les étrangers si ça les gêne tant que ça... Dixit mon prof, encore une fois.
Le combat ultime : Asashôryû (Dragon bleu du matin) Vs Hakuhô (Grand oiseau (cigogne, grue, phénix... au choix !) blanc !!!
Les deux yokozouna, mongols tous les deux. En Mongolie aussi il y a un sport comme le sumô, et apparemment c'est cela que pratiquaient ces deux-là avant de venir au Japon. A ce qu'il paraît, ils sont certes compatriotes, mais ils ne se supportent pas ! Asashôryû a gagné bien plus de tournois que Hakuhô, et il est très sûr de lui, un vrai tueur, à ce que j'ai vu dans des reportages. Il dit que quand il monte sur le dohyô, il se dit que personne au monde ne peut le battre, et se met dans un état d'esprit comme s'il allait tuer son adversaire ("satsoui" en Japonais, soit "intentions meurtrières, j'adore les mots de ce genre !). Un peu une brute donc, mais faut croire que ça marche. Sans doute que tous les grands champions ont ce genre d'état d'esprit. Mais Hakuhô a l'air bien plus gentil, là encore d'après les reportages que j'ai vu, et il a donc ma préférence. J'étais donc à fond pour qu'il rabatte son caquet à Asashôryû. Et mes voeux ont été exhaucés ! Mwahaha
Hakuhô (du moins me semble t-il) après sa victoire !
Nous (les francophones) étions contentes parce que nos favoris (Kotoôshû le Bulgare et Hakuhô le Mongol) ont gagné leur combat. Mais bien que Hakuhô ait gagné la dernière bataille, il n'a pas gagné la guerre et c'est Asashôryû qui s'est retrouvé vainqueur du tournoi. S'en est suivi un défilé incroyable de remises de prix pour le seul Asashôryû : prix de la fédération de sumô, prix de l'ambassade tchèque, prix du Premier Ministre japonais, prix de l'institut français, prix de l'ambassade bulgare... Ca n'en finissait pas ! Et à chaque fois il recevait des espèces de vases énormes... Je me demande ce qu'il peut bien en faire, surtout si à chaque fois qu'il gagne (et c'est souvent !) il repart avec plus d'une dizaine d'objets décoratifs !
A part ça, que dire de l'ambiance... Le matin, ce sont les combats des rikishi "débutants" si on veut, et il paraît qu'à ce moment-là il n'y a personne ou presque. Quant à nous nous sommes arrivées en début d'après-midi pour voir les rikishi (sumô, sumôtori, comme vous voulez, selon mon dico tous ces termes sont équivalents, mais selon certains, sumôtori serait plus approprié pour parler d'un certain grade... Alors va pour rikishi). Il n'y avait pas grand monde, mais la salle s'est remplie peu à peu au cours de l'après-midi jusqu'à finir bondée pour le combat final. Pas loin devant nous il y avait un père et ses deux fils qui étaient à fond, c'était assez drôle. Le père se mettait à hurler le nom de son favori, et les gamins reprenaient en coeur ! Pas loin aussi sur ma gauche, il y avait un gamin très enthousiaste, et ça faisait beaucoup rire les gens autour. Plus loin sur ma droite il y avait plusieurs rangées d'hommes assez jeunes en costard-cravate qui criaient comme un seul homme des encouragements pour leur rikishi préférés... Ils avaient même amené des pancartes et tout. Ils faisaient un boucan pas possible et tout le monde les regardaient, moi je me suis surtout demandée qui ils étaient parce qu'ils avaient des looks de yakuza ou de salaryman, au choix XD En tous cas plus le temps passait plus les supporters étaient à fond, et pour le combat Asashôryû Vs Hakuhô il y en a même qui ont balancé leur coussin (celui sur lequel on s'asseoit quand on est assis par terre) de joie quand ce dernier a gagné...
A un moment nous sommes allées marcher dans les couloirs du bâtiment. Ils vendaient pas mal de produit dérivés à base de sumô. Ca m'a bien fait rire de voir que LE détail qui tue et qui fait bien ressortir Kotoôshû (le Bulgare) mais aussi Baruto (l'Estonien) parmi les figurines ou dessins de rikishi, c'est... sa pilosité ! Ses poils sur la poitrine sont fidèlement représentés sur tous les T-shirts/porte-clés/serviette de toilette/figurines à son effigie, alors que les autres rikishi, glabres, ne sont pas aussi reconnaissables !
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